Nous les avons regardés,
nous les avons écoutés,
nous les avons photographiés.

La photographie saisit ce qui est dans la lumière.
Ce qui est dans l’ombre, ce que l’on cache, ce qui reste dans le secret, ce qu’e l’on a enfoui dans le silence, ce qu’on n’aurait jamais voulu vivre, tout ce qu’on a recouvert d’un lourd et large couvercle, les galères, las mauvaises aventures, les échecs répétés, les soumissions incontournables, les déchire- ments inévitables, les faux espoirs déçus, les ertés bafouées, les ratés de toutes sortes, tout cela nous n’avons pas voulu le mettre dans la lumière, mais les vagues de sou rance déferlent à eur de peau comme les vagues sur la plage, inéluctables, inexorables, implacables.

La photographie fige le temps en instantanés

On attrape un sourire, un geste, un regard, une étincelle dans les yeux, un re et sur des cheveux, mais aussi une attitude, une pose, un port, une contenance. Il peut y avoir de l’a ectation, de l’arti ciel, du faux-semblant; c’est possible en e et; devant un photographe on veut nécessairement montrer son meilleur pro l. Ces femmes du Nid nous ont tout simplement o ert leur spontanéité et, cadeau suprême, leur sincérité.

De belles photos ?

Bien sûr on a toujours à cœur de réaliser de « belles » photos. Mais sans compromis avec le mensonge ; tous les petits arrangements techniques, les éclairages, les mises en situation n’ont eu d’autre objectif que de montrer la vérité, non pas LA VERITE, mais une vérité, celle d’un moment partagé qui dit le plaisir d’être regardé, d’être écouté… comme ça… pour rien… Admirable, cela signi e qu’on doit regarder avec attention, qu’on porte l’attention sur quelqu’un parce qu’il en vaut la peine.
Les hommes et les femmes du Nid sont admirables.

ImAGORA-photo